Qu’est-ce que l'agriculture raisonnée ?

L'agriculture raisonnée apparaît comme un compromis entre les exigences de productivité actuelles et des contraintes de respect environnemental.

Comment fonctionne ce type de culture ? Quelles en sont les exigences ? Pourquoi ce type d'agriculture est très controversé ? Toutes les réponses dans notre astuce.

Qu'est ce que l'agriculture raisonnée ?

Un compromis entre rigorisme et modernité

L'agriculture raisonnée cherche à trouver un équilibre entre les objectifs de productivité de l'agriculture moderne conventionnelle et les contraintes d'une agriculture respectueuse de l'environnement, de la santé et du bien-être animal.

Certification

En France, ce type d'exploitation est soumis à la réglementation du Ministère de l'Agriculture et de l'Ecologie :

• Sa promotion est assurée par le réseau FARRE (Forum de l'agriculture raisonnée de l'environnement).
• Une certification est attribuée aux exploitants agricoles respectant les principes de l'agriculture raisonnée, qui sera bientôt abrogée suite à un décret de la Commission nationale de la certification environnement.

Bon à savoir : l'agriculture raisonnée tend donc à se rapprocher de l'agriculture biologique sans en adopter les contraintes et donc sans pouvoir en revendiquer le sigle ou le nom.

Règles communes de l'agriculture raisonnée

D'après un décret du 25 avril 2002 « l'agriculture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d'exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l'environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations ».

Un cadre a été défini pour l'agriculture raisonnée. Il a été mis en place par des spécialistes de l'agriculture, de l'agroalimentaire, de l'environnement, de la distribution et des représentants des consommateurs.

Ce référentiel concerne le respect de l'environnement, la maîtrise des risques sanitaires, la santé, la sécurité au travail et le bien-être des animaux.

Il existe 103 exigences nationales concernant entre autres :

• L'accès de l'exploitant et de ses salariés à l'information et à la formation nécessaires à la conduite de l'exploitation agricole.
• La mise en œuvre d'un système d'enregistrement et de suivi des opérations effectuées et des produits utilisés pour les besoins des cultures et des animaux.
• La contribution de l'exploitation à la protection des paysages et de la diversité biologique.
• La maîtrise des produits nécessaires au fonctionnement de l'exploitation agricoles ainsi que des déchets produits.
• L'équilibre de la fertilisation des cultures et la mise en œuvre de pratiques de culture permettant la préservation des sols et limitant les risques de pollution.
• La participation à une gestion économe des ressources en eau et l'application de certaines règles dans les domaines de la sécurité sanitaire et de l'hygiène.
• La prise en compte des besoins des animaux en matière d'alimentation et de bien-être.

Bon à savoir : ce référentiel est loin de la rigueur appliquée à la définition des produits bio.

Agriculture raisonnée : un mode de culture contesté

Proche des cultures conventionnelles

L'agriculture raisonnée est donc un mélange de techniques modernes et de savoir-faire traditionnels.

Un agriculteur appartenant à ce type d'exploitation peut par exemple utiliser un peu d'engrais chimique ou des OGM à certaines périodes de l'année alors qu'un agriculteur biologique n'en a pas du tout le droit.

Arguments soutenant ce type d'exploitation

Selon ses adeptes, l'agriculture raisonnée est une meilleure réponse aux attentes de la consommation moderne tenues par des contraintes de volume et qualité :

• La production biologique ne suffit pas en termes de volume à faire face à l'augmentation de la demande qui est de l'ordre de 10 % par mois. Ce qui oblige la France à importer de plus en plus de produits biologiques étrangers, ce qui est peu positif au bilan écologique.
• Les contraintes de qualité très fortes qui pèsent sur les agriculteurs bio les conduisent parfois à voir leurs récoltes décimées par des épidémies. S'ils ont recours à des produits chimiques pour les traiter, ils perdent leur label bio et il leur faut 3 ans pour pouvoir le récupérer.

Agriculture raisonnée : arguments contre

Le réseau FARRE, promouvant l'agriculture raisonnée, est critiqué pour être soutenu par les partenaires de l'agriculture intensive :

• Parmi eux on trouve FNSEA, Monsanto, DuPont ou encore BASF.
• Pour certains, l'agriculture raisonnée ne remet pas suffisamment en cause les méthodes de l'agriculture intensive.
• Elle ne possède également pas d'exigences suffisantes aussi bien dans ses interdictions (OGM) que dans ses limitations.

Pour approfondir le sujet :

• Depuis le développement de la chimie, l'engrais agricole minéral et chimique est de plus en plus utilisé, car il coûte peu cher et est très efficace. Présentation de l'engrais agricole.
• Acheter bio, c'est facile grâce à des labels récompensant un véritable parcours écologique, de la production à l'emballage.
• Devenez locavore ! C'est simple, ça consiste à ne manger que des aliments provenant de moins de 200 km de chez soi. Une démarche bénéfique à plusieurs niveaux !
• Les associations pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP) permettent de favoriser l'agriculture paysanne et biologique. Leur principe ? Créer un lien direct entre les paysans et les consommateurs.