Sujets connexes
Plantation
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Floraison
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Récolte
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Taille
JANVIER | FÉVRIER | MARS |
AVRIL | MAI | JUIN |
JUILLET | AOÛT | SEPT. |
OCT. | NOV. | DÉC. |
Les différentes dénominations communes de l'Araujia sericifera, « araujia blanchâtre », « porte-soie », « kapok », « asclépiadée du Pérou » ou encore « plante cruelle » selon les Anglophones nous révèlent bien les différentes facettes de cette plante introduite en France vers la fin du XIXe siècle. Cette liane persistante offre en effet une fascinante floraison blanche ou rosée très parfumée donnant naissance à des gousses volumineuses au contenu soyeux. Cependant, les fleurs possèdent une pince au fond de la corolle qui contraint les malheureux insectes, papillons et abeilles, attirés par le nectar à y séjourner jusqu'à ce qu'elles fanent. Ce laps de temps dut de 1 à 2 jours si bien que l'aventure leur coûte souvent la vie notamment aux sphynx (papillons de nuit) et moro-sphynx (papillons de jour au vol très rapide).
Le genre Araujia se compose de 9 espèces de lianes grimpantes persistantes, de la famille des Apocynacées dont font partie les pervenches et le laurier rose. Autrefois le genre se rattachait aux Asclépiadacées (classification APG II-2003) dont l'Asclepias curassavica surnommée « l'herbe à la ouate » présente aussi des soies très fines à l'intérieur du fruit.
L'espèce Araujia sericifera est la seule cultivée en Europe. Sa répartition actuelle va bien au-delà de sa zone d'origine que sont le nord de l'Argentine, le sud du Brésil et le Pérou. Elle s'étend sur l'Europe du Sud, Israël, les continents africains et nord-américains (Californie, Floride, Géorgie), l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Sa nature envahissante est même très souvent déplorée.
Elle produit à partir d'une souche ligneuse des tiges volubiles ramifiées et duveteuses, capables d'atteindre 6 à 12 m en tous sens. Comme chez toutes les Apocynacées, une abondante sève laiteuse toxique et corrosive surgit à la moindre blessure et les feuilles sont simples. En climat chaud, la liane parvient à étouffer sa plante support au bout de 3 années. Chez nous, la partie aérienne meurt avec le froid, mais la plante n'en reste pas moins à contrôler en raison des semis inopinés. Les feuilles opposées d'un vert grisâtre sont généralement pourvues d'un long pétiole muni de 2 glandes ou bien sont sessiles. La base du limbe peut varier lui donnant un aspect lancéolé, cordé (en forme de cœur), voire triangulaire dans le cas où le pétiole est absent. Le feuillage persistant ou semi-persistant présente un fin duvet sur la face inférieure et une surface lisse parfois gaufrée sur le dessus.
Les fleurs hermaphrodites sont groupées en ombelles axillaires de 2 à 6 fleurs campanulées qui apparaissent de juillet à septembre. Le calice persistant bien développé présente 5 sépales obovals dressés. La corolle blanc pur, blanche striée de rose ou rose présente une base en forme d'urne qui s'ouvre en 5 lobes effilés et retroussés d'aspect cireux. Elle renferme 5 étamines soudées par leur filet et 2 pistils reliés à 2 carpelles, ainsi que des disques nectarifères dans le fond. La trompe des insectes butineurs passe par une fente en forme de V pour atteindre le nectar qui retient l'insecte lorsque celui-ci veut repartir. Si ce dernier est assez vigoureux, il parvient à se dégager en emportant les deux sacs polliniques reliés par cette pince, contribuant ainsi à polliniser d'autres fleurs, sinon il est condamné.
De gros fruits côtelés d'une dizaine de centimètres, couverts d'un fin duvet vert pâle ornent les tiges en automne. Chacun des carpelles forme un follicule soudé à l'autre à la base, mais la plupart du temps le second follicule avorte. À maturité le fruit s'ouvre en deux, laissant échapper une multitude de graines noires munies d'aigrettes soyeuses nacrées transportées par l'eau ou le vent. Ces graines sont nocives pour la volaille et les animaux domestiques.
Le nom araujia fut donné en l'honneur de l'explorateur portugais Antonio de Matos Araujos. L'étymologie latine du mot sericifera signifie « qui produit de la soie ».
La plante fut d'abord convoitée pour l'utilisation de ses tiges comme fibres textiles.
Au soleil comme à mi-ombre, l'araujia se développe rapidement dans la saison. Elle se montre indifférente au sol.
Au printemps de préférence.
Prévoyez un support tel qu'un grillage ou un treillage pour que les tiges puissent s'enrouler.
Creusez un trou de 50 cm en tous sens et déposez un lit de graviers dans le fond pour assurer un bon drainage. Remplissez le trou avec un mélange de terreau et de terre de jardin en formant une cuvette. Arrosez celle-ci afin de chasser les bulles d'air puis paillez.
La plante se cultive aussi en pot placé dans une véranda. Plantez la motte dans un terreau ordinaire.
Fertilisez les plantes en pot d'abord avec un engrais azoté (sang desséché ou corne broyée) pour favoriser la croissance des tiges. Puis de juin à août, apportez un engrais à fleurs tous les 15 jours (engrais liquide) ou moins souvent selon la formule (granulés, engrais à libération lente...). Arrosez dès que le substrat est sec sur 1 cm de profondeur.
L'araujia tolère assez bien la sécheresse et demande très peu d'entretien une fois installé. Si le sol est pauvre, ajoutez de la corne broyée au printemps et de l'engrais complet pour fleurs pendant la floraison.
À l'automne, paillez la souche afin de la protéger du froid.
Il est important de retirer les fruits avant leur maturité afin d'éviter la dispersion des graines, nocives pour l'environnement en raison de la nature invasive de la plante, mais aussi pour les animaux domestiques. Ce faisant, pensez à protéger vos mains et avant-bras car la sève irrite la peau.
Après la floraison.
En climat doux, les tiges persistent et peuvent former de vigoureux écheveaux. N'hésitez pas à rabattre la plante même au niveau du sol, le but étant aussi de limiter la production de graines.
En intérieur, supprimez ou raccourcissez simplement les tiges gênantes.
Les araignées rouges donnent au feuillage un aspect plombé avec de minuscules toiles lorsque l'air est trop sec. Aspergez le feuillage après une journée chaude ou appliquez un acaricide si nécessaire.
Au printemps, répartissez les graines dans une caisse remplie d'un substrat léger. Recouvrez-les de 0,5 cm de terre puis arrosez.
La levée demande 3 à 6 semaines. Repiquez les plantules séparément dès que vous pouvez les manipuler.
Note : les graines ont une durée de germination de 5 ans.
En été, prélevez des portions de tiges de 10 cm ou de racines.
Remplissez une terrine de terreau allégé en sable et piquez les boutures débarrassées de leurs feuilles à la base. Maintenez le substrat humide et au chaud jusqu'à ce que de nouvelles feuilles apparaissent.
Rempotez les boutures et conservez-les dans une véranda au moins jusqu'au retour du printemps.
Depuis 2008, Araujia sericifera est considérée comme invasive en Espagne, en Sicile, en Corse, en Languedoc-Roussillon où il est inscrit sur la liste noire en 2007, aux Açores, en Grèce, en Italie, à Madère et sans doute dans d'autres pays où son impact n'a pas encore été évalué. Elle est interdite à la vente dans de nombreux pays, mais pas en France. C'est une plante rudérale qui apprécie les sols riches en nitrates ce qui explique sa présence inopinée près des habitations et dans des jardins.
En Argentine, cette liane est indigène dans les provinces de l'est depuis Buenos Aires jusqu'à Misiones au nord ainsi qu'au Brésil dans les États allant de Rio Grande à Parana. Sa culture y est non seulement appropriée, mais recommandée pour attirer le papillon monarque (Danaus erippus), son pollinisateur attitré suffisamment robuste pour échapper au piège.
L'araujia fut décrit pour la première fois en 1818 par Felix de Avelar Brotero (1744-1828), savant portugais réfugié en France pendant 12 ans pour échapper à l'Inquisition (1788-1790). Il y écrivit son premier traité de botanique et accéda à son retour à la chaire de Botanique et Agriculture à l'université de Coimbra en 1791. Il dédia la plante à Antonio de Matos Araujos, explorateur et collectionneur de plantes, brésilien ou portugais dont on connaît peu de choses.
L'introduction de la plante en Europe s'est faite au XIXe siècle en tant que plante ornementale à fibres textiles. Elle fut ainsi cultivée au Jardin botanique de Toulouse vers 1890.
Trouver une plante
ou
Pour aller plus loin
Produits
Tatie Jeanine n’aura plus le dernier mot
En vous inscrivant, profitez en exclu de nos services gratuits :