Sujets connexes
Plantation
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Floraison
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Récolte
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Taille
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Le genre Ziziphus comprend 80 espèces d’arbustes ou de petits arbres, persistants ou caducs peuplant les zones tropicales ou subtropicales d’Asie ou d’Amérique ainsi que les régions tempérées des deux hémisphères. Il appartient à la famille des Rhamnacées. Les trois nervures du limbe sont bien marquées et le pétiole épineux présente une épine droite longue et l’autre courte et crochue. La ramure retombante ou sarmenteuse peut également porter des épines.
Le jujubier commun, Ziziphus jujuba, surnommé le « dattier chinois », « chichourlier » ou encore « guindanlier » en provençal est une espèce rustique qui tolère -15 °C, jusqu’à -30 °C selon d’autres sources. Il pousse sur les collines sèches, pierreuses et de préférence sur calcaire. Sa croissance est assez lente et son espérance de vie atteint 30 à 40 ans. Sa silhouette tortueuse, ses rameaux retombants au feuillage lustré en font un très bel arbre d’ornement qui peut atteindre 12 m de haut mais plus généralement de 6 à 8 m. L’écorce du tronc âgé, profondément crevassée est beige rosé. L’arbre a tendance à drageonner.
Les feuilles disposées sur deux rangs sont ovales ou en forme de lance, mesurant de 2,5 à 5 cm de long, avec des marges légèrement dentées crénelées. Leur coloris vert lustré très attractif est un peu plus clair au revers et vire au jaune à l’automne avant la chute des feuilles. Les petites fleurs parfumées de 3-4 mm, blanches à jaunâtres apparaissent à l’aisselle des feuilles, groupées par 2 à 5, en juin-juillet. Elles sont constituées de 5 sépales et de 5 pétales un peu plus courts.
Les fruits, munis d’un noyau, sont appelés « jujubes » ou « dattes chinoises ». Ils rappellent le goût de la pomme verte à l’état frais, et celui de la datte une fois séchés d’où leur surnom. Ils évoluent du vert au jaune puis au brun ou rouge foncé brillant. La forme et la taille des jujubes varient selon les cultivars : ronds, oblongues parfois en forme de poires ou de courges pèlerines. Riches en vitamines A et C, en fer et calcium et bien sûr en sucres (autant que la figue), ils peuvent se sécher, se confire, se préparer sous forme de confiture ou de pâte.
Ziziphus est dérivé de l’arabe « zizouf ». Jujuba fait référence au nom populaire employé en Inde pour désigner cet arbre. Il fut attribué par Johannes Burman (1707-1779), botaniste allemand contemporain de Linné.
Plantez le jujubier en plein soleil ou dans un endroit lumineux, sur un sol bien drainé, assez léger, voire rocailleux et calcaire, même pauvre. Il peut être installé en bord de mer car il tolère les embruns et les sols salins.
Le jujubier commun supporte sans problème des gelées à -15 °C, voire plus, et tolère de pousser dans un sol moyennement humide à très sec. De longues périodes de sécheresse ne sont pas un problème mais les rendements sont alors plus faibles. Si les étés ne sont pas assez longs, les jujubes ont malgré tout du mal à se former et à atteindre leur complète maturité.
Note : en verger, la densité est de 150 à 200 pieds à l'hectare avec souvent une culture intercalaire de pêchers ou d'amandiers afin de rentabiliser la surface pendant les 15 premières années. La croissance du jujubier est en effet assez lente. Ensuite, les pêchers sont arrachés et les jujubiers produisent pendant encore 15 ans.
Plantez-le au printemps de préférence.
Le jujubier est souvent conduit en buisson ou basse tige pour favoriser la récolte. Un élagage léger tous les 3 ans en mars permet alors d’éclaircir la ramure et d’ôter les branches mal placées. Cependant, on peut aussi le tailler tous les ans comme c’est pratiqué en Chine ou au Turkestan russe.
Pour une conduite en basse-tige, coupez la flèche, puis sélectionnez 3-4 charpentières.
En zone méditerranéenne, la mouche méditerranéenne ou cératite (Ceratitis capitata) pond ses œufs sous la peau du jujube lorsqu’il devient mature. Surveillez l’apparition de traces de piqûres ou de galeries sous la peau. Cet insecte peut avoir plusieurs générations et s’attaquer à d’autres fruits comme les agrumes, les figuiers, les pommes, les pêches… Le réchauffement climatique risque d’accentuer son impact dans le sud de la France.
Une cochenille Coccus conchaeformis est assez commune et se traite à la pyréthrine ou roténone.
La fructification intervient dès la quatrième année qui suit le semis et atteint son plein rendement à l'âge de 15 ans. Pour la période de récolte, voir le tableau de variétés.
Pour les consommer sèches, étalez les jujubes sur claie pendant une dizaine de jours au soleil.
La multiplication peut se faire par semis, par bouturage, par division de drageons ou par greffage.
Réalisez des boutures de tiges entre novembre et janvier, en coupant des portions de rameaux de 1 an à l'horizontale juste sous un bourgeon. Supprimez les feuilles du bas et plantez-les en terre sous châssis froid.
Vous pouvez également faire des boutures de racines durant l'hiver :
En hiver, séparez les drageons et replantez-les directement à leur emplacement définitif.
Prélevez vos greffons vers novembre et conservez-les au froid pour greffer au printemps. Réalisez une greffe à l'anglaise.
Posez des pièges à phéromones ou des cartons jaunes englués dans le jujubier, pour éviter que la mouche méditerranéenne ne vienne pondre sur les fruits. Lorsque le ver est dans le fruit, les traitements sont inefficaces. Il est préférable de ne pas appliquer d’insecticides afin de préserver les auxiliaires (oiseaux, insectes prédateurs).
Le jujubier commun est cultivé depuis plus de 4 000 ans en Chine et parvient dans le bassin méditerranéen 2 000 ans avant J.-C. Il est rapporté de Syrie à Rome sous l’empereur Auguste (63 avant J.-C.-14 après J.-C.) qui l’introduit en Gaule. Son aire de répartition comprend aujourd’hui le sud et sud-est de l’Europe, le Moyen et Proche-Orient, le Baloutchistan, le nord-ouest de l’Inde, l’Himalaya, le nord de la Chine, le Japon et le sud-ouest des États-Unis.
Homère (VIIIe siècle av. J.-C.) évoque dans l’Odyssée chant IX, le pays des Lotophages comme celui où l’on mange les lotos, c’est-à-dire les jujubes. Ces fruits avaient le pouvoir de rendre heureux car ils faisaient oublier jusqu’à l’amour de leur patrie aux marins d’Ulysse. Hérodote (Ve siècle avant J.C) localise cette région entre Gabès en Tunisie et Tripoli en Lybie. Il pourrait aussi s’agir de l’île de Djerba.
En Provence et Languedoc-Roussillon, le jujubier était planté près du puits des jardinets de village et très rarement près des maisons de vigne. Les Marseillais en raffolaient. À l’instar des châtaignes grillées vendues au coin des rues, les jujubes s’offraient dans des cornets de papier dans les années soixante. L’expression marseillaise « fan de chichourle » indique un étonnement intense. Aujourd’hui, le jujubier commun est menacé de disparition sur le pourtour méditerranéen car il est tombé dans l’oubli. Même en Provence, peu de gens connaissent cet arbre alors qu’il faisait partie du quotidien il y a un demi-siècle ! Ce fruit servait de transition entre les fruits d’été et ceux d’hiver.
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