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Plantation
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Les caryers (Carya en latin) sont des arbres rassemblant une vingtaine d'espèces souvent hybridées entre elles, indigènes des zones tempérées d'Amérique du Nord pour douze d'entre elles, une du Mexique et le reste de l'Asie du Sud-Est. Ils appartiennent à la famille des Juglandacées comme les noyers. Les caryers sont souvent appelés « hickory » (hickories) dans le commerce international du bois ou noyer d'Amérique (nom qui désigne aussi le noyer noir, Juglans nigra). Ils ont aussi porté le nom scientifique de Hicoria, genre réduit aujourd'hui à 3 espèces.
Les espèces de Carya sont divisées en 2 groupes, celui des « vrais caryers » (Carya ovata, laciniosa, glabra…) et celui des caryers pacaniers limités à 4 espèces (Carya cordiformis, Carya illinoinensis qui fournit la noix de pécan…). Les pacaniers ont des bourgeons recouverts de 2 à 4 écailles qui ne se superposent pas contrairement aux écailles imbriquées des vrais caryers. Ces arbres poussent généralement de façon dispersée ou par petits groupes dans des forêts, mélangés à d'autres feuillus et dans des zones humides à sol riche.
Les caryers ont des feuilles caduques, alternes, composée et pennées, constituées de 5 à 11 folioles très finement dentées (denticulées). La foliole terminale est souvent plus grande que celles latérales dont la taille décroît en se rapprochant de la base de la feuille. Les folioles presque sessiles ont une base asymétrique et sont très odorantes. La longueur totale d'une feuille varie de 12 à 60 cm selon l'espèce. La feuillaison est assez tardive, en mai-juin, et la chute des feuilles assez précoce, dès octobre. Les rameaux robustes à moyennement grêles portent un gros bourgeon terminal de 6 à 20 mm beaucoup plus gros que les latéraux et visible dès le mois de juillet. Les rameaux nus présentent sous leurs bourgeons une cicatrice foliaire à 3 lobes bien évidents. Les racines ont un pivot très développé qui atteint 1 m de profondeur chez des plants de 30 cm de haut !
Les inflorescences verdâtres paraissent au printemps en même temps que le feuillage. Les chatons mâles forment des bouquets de 3 épis pendants sur les rameaux de l'année précédente ou à la base des nouvelles pousses. Les fleurs femelles se dressent à l'extrémité des pousses courtes de l'année. La floraison est monoïque (fleurs mâles et femelles séparées sur un même arbre) et autofertile, cependant il est préférable de planter 2 variétés différentes pour obtenir une meilleure fécondation. La pollinisation se fait par le vent.
Les fruits sont des drupes formées d'une enveloppe charnue, le « brou », qui s'ouvre en 4 valves lorsque la noix (noyau) est mûre, à l'automne. Celle-ci présente une surface lisse, une extrémité en pointe et 4 crêtes longitudinales qui donnent au « fruit » une section carrée en coupe transversale. La coque est souvent assez tendre et peut se couper facilement avec un couteau. L'intérieur présente un cerneau correspondant à l'embryon pourvu de 2 cotylédons riches en lipides.
Les caryers sont d'excellents arbres d'ombrage. Leur ombre est dense, mais la feuillaison étant tardive et la chute précoce, l'excès d'ombrage sur un bâtiment ou une plantation en sous-étage n'est pas à craindre. Ces arbres poussent d'ailleurs souvent en mélange avec d'autres feuillus.
Forest and Kim Starr/CC BY 2.0/Flickr
La nature très rustique du caryer permet de le planter partout en France. Cependant, il apprécie les hivers froids et les étés longs, chauds et humides surtout pour la production de noix. Il a besoin de soleil pour pousser et tolère moyennement l'ombre.
Le caryer a une croissance rapide au début, puis beaucoup plus lente. Il s'exprime pleinement dans les milieux humides même temporairement inondés, protégés des vents et dotés d'un sol fertile et surtout profond (sols contenant 40 % de sable, 40 % de limon et 20 % d'argile). L'espèce tomentosa voire ovata tolère davantage les sols secs et pauvres. Le pH optimal est compris entre 5,5 et 7,5.
Les pacaniers en vue de la production de noix de pécan sont cultivés en plein soleil, sur sols riches, frais, mais bien drainés et contenant de l'humus. La transplantation est malaisée en raison d'une profonde racine pivotante.
Conseil : plantez 2 variétés différentes pour faciliter la fécondation des fleurs.
En été ou à l'automne.
Creusez une large et profonde fosse. Apportez une grande quantité de compost ou de terreau à la terre de remplissage avec un engrais de fond riche en potasse et phosphore puis plantez un tuteur avant de positionner le sujet. Veillez à ce que la racine soit bien enfouie jusqu'au collet.
Formez une cuvette puis arrosez copieusement pour chasser l'air.
En production, les pacaniers sont distancés de 6 m, en plantation pure ou mélangés à des noyers ou associés avec des noisetiers en sous-étage. La carence en zinc est fréquente chez cet arbre, une analyse du sol pour cet élément est recommandée avant la plantation.
Attention : les sujets plantés de plus de 4 ans peuvent végéter plusieurs années avant de reprendre leur croissance.
Seqqis/CC BY-SA 3.0/Wikimedia
L'arbre n'a pas besoin de soin particulier si ce n'est d'assurer une certaine fraîcheur du sol durant l'été afin d'accélérer sa croissance réputée lente. Pour cela, installez un épais paillis de feuilles mortes et arrosez copieusement dès que la surface du sol se dessèche. Veillez à bien désherber autour du plant.
Les feuilles de caryer ont un pH basique qui leur permet de bien se décomposer.
Note : dans les zones les plus au nord, le printemps tardif et l'été frais limitent la production de noix de pécan du Carya illinoinensis.
En hiver ou en juin.
Effectuez une taille de formation pour équilibrer la charpente si nécessaire.
Par la suite, contentez-vous d'ôter le bois mort et les branches mal placées tant que leur diamètre ne dépasse par 5 cm.
Les caryers (Carya) ont peu de maladies ou de parasites en Europe vu leur rareté. Les noix peuvent être mangées par les souris en cas de semis de grande envergure comme dans les forêts de Carya ovata.
En Amérique, la culture du pacanier est victime principalement du champignon Fusicladium effusum qui tache les fruits et le feuillage. Le charançon, Curculio caryae, pond aussi ses œufs dans la noix affectant la récolte. Des traitements biologiques à base de nématodes évitent l'emploi d'insecticides.
Le bupreste, Oncideres cingulata, est un coléoptère à longues cornes dont la larve creuse des galeries dans le bois du caryer. Brûlez les brindilles tombées au sol au printemps ou à l'automne pour éliminer les larves.
Bon à savoir : les caryers résistent à l'armillaire couleur de miel (Armillaria mellea), un champignon redoutable pour les racines de nombreuses espèces ligneuses.
L'arbre greffé entre en production au bout de 4 à 6 ans contre 12 à 16 ans sur des plants issus de semis.
Les noix extraites des espèces Carya ovata ou illinoinensis sont mûres vers octobre-novembre lorsque le fruit tombe de l'arbre. Le brou a cependant besoin de sécher pendant quelques jours pour se déployer comme une fleur en 4 valves.
Bon à savoir : la récolte ne tache pas les mains contrairement à celle des noix.
La coque de la noix de pacane n'est pas constituée de 2 parties comme chez le vrai noyer (Juglans), aussi sa conservation est meilleure. Elle est de :
Astuce : pour ôter la coque sans briser le cerneau, exercez 3-4 pressions au casse-noix en tournant la coque.
PookieFugglestein/CC0/Wikimedia
Le semis est pratiqué sur les espèces plantées pour l'ornement ou la production forestière tandis que la greffe est préférée chez les espèces fruitières.
Les noix avec leur coque restent viables au moins 2 ans si elles sont conservées dans un endroit moite, mais non humide un peu au-dessus de 0 °C.
Le semis peut se faire dès l'automne sous châssis froid afin de lui faire subir une stratification ou bien au printemps après une période de 4 mois au réfrigérateur.
Laissez sécher les fruits entiers pendant environ 1 semaine afin d'ôter le brou plus facilement.
La stratification des noyaux (noix) peut se faire de 2 manières :
Placez les noix avec de la tourbe humide dans un sac étanche au réfrigérateur pendant environ 4 mois. Dès que la radicule apparaît, plantez délicatement la plantule dans un pot profond qui ne gêne pas la croissance du pivot.
Si vous faites un semis à l'extérieur, directement en pleine terre, enterrez la noix à 2-3 cm de profondeur et veillez à protéger la noix des souris. Posez par exemple une bouteille renversée dont vous aurez coupé les 2 extrémités et sur laquelle vous aurez posé un treillis métallique. Un épais paillis de copeaux de bois peut aussi faire l'affaire. Pensez à l'étaler au printemps.
Les premières vraies feuilles qui apparaissent après les 2 cotylédons sont simples puis composées d'un nombre de folioles croissant.
Repiquez les plants en pleine terre dès le premier été afin que le pivot puisse s'étendre librement. Posez une bouteille en plastique par-dessus pour assurer une protection contre le froid durant le premier hiver.
Prélevez les rejets de souches poussant au pied de l'arbre. Pour cela, dégagez la tige et sectionnez la racine de l'arbre.
La greffe peut se faire sur franc de Carya illinoinensis, sur du C. ovata ou laciniosa.
Les caryers (Carya) sont assez sensibles au feu, car leur écorce fine ne leur permet pas de résister aux flammes.
La provenance des graines est un facteur important à prendre en compte lors d'une plantation fruitière de noix de pécan. En France, choisissez des clones poussant au nord de l'aire de distribution des pacaniers afin d'avoir plus de chance de produire des noix. Les cultures rentables en Europe se situent en effet dans la région de Malaga en Espagne.
Le cerneau de la noix de pécan, à saveur très douce, est consommé cru ou cuit dans les gâteaux (brownies, biscotins…) ou dans le pain. Il peut être broyé pour épaissir la soupe ou pour obtenir un lait de noix transformé en beurre. Le cerneau contient 70 % de lipides et représentait une ressource vitale pour les Amérindiens durant l'hiver. Il ne comporte pas de sensation d'astringence comme chez le fruit du noyer.
Le bois de caryer, assez dur et fort, notamment chez Carya tomentosa et Carya ovata, est utilisé pour faire des manches d'outils, des articles de sport, et autrefois, des rayons de roue. Cependant, sa robustesse n'égale pas celle du noyer.
Le bois de Carya ovata est aussi apprécié pour le chauffage tel quel ou sous forme de charbon de bois, car il dégage beaucoup de chaleur. Le bois du Carya cordiformis d'apparence assez similaire au frêne, mais de moindre qualité est utilisé pour fumer les viandes en raison de son parfum.
Les jeunes rameaux frais cuits à la vapeur de Carya ovata s'inhalent pour traiter les maux de tête. La décoction de l'écorce sert à traiter les rhumatismes par voie interne et s'emploie aussi en cataplasme sur les articulations douloureuses.
Les premiers caryers furent introduits en Espagne au XVIe siècle, mais n'ont pas laissé de descendants. Carya ovata est la première espèce implantée en Angleterre vers 1629 grâce à la contribution du voyageur botaniste John Tradescant le Jeune (1608-1662). Il faut attendre les années 1760 pour que d'autres espèces soient introduites en Europe. Le botaniste André Michaux (1746-1802) fait aussi parvenir des graines d'Amérique du Nord en France vers 1785 après en avoir fait la description, mais la plantation de caryers reste encore confidentielle.
Depuis 8 000 ans, la consommation des pacanes est attestée dans l'actuel Texas ! D'ailleurs, le pacanier en est l'arbre symbole depuis 1906.
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