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Utilisé d’une façon ancestrale comme épice, le gingembre – Zingiber officinale, de la famille des Zingiberacées –, l’est tout autant comme plante médicinale. Quant à sa réputation d’aphrodisiaque, peut-être est-elle un peu surfaite ?
C’est une grande plante herbacée, proche du curcuma, aux fleurs blanches et jaunes, maquillées de rouge, au milieu de bractées vertes et jaunes ponctuées de rose fluo. Du rhizome horizontal, inégal et charnu, partent de grandes feuilles persistantes, lancéolées et parfumées, dépassant 1 m de haut.
Ce rhizome, tant apprécié, se caractérise par une senteur de camphre et une saveur piquante, poivrée, brûlante. Il s’utilise frais, ou séché, et broyé.
S’il est originaire d’Asie -Inde, Chine, Malaisie et île de Java certainement-, on ne le rencontre plus à l’état sauvage. Il est actuellement cultivé dans tous les pays tropicaux chauds et humides, sur un sol riche et bien drainé. Le gingembre représente environ 5 à 6 % de la consommation mondiale d’épices. Le rendement à l’hectare est fonction des conditions climatiques et des cultures, et varie de 7 à 40 tonnes. Il en est produit plus d’un million de tonnes chaque année. L’Inde arrive loin en tête des producteurs, puis viennent la Chine, l’Indonésie, le Nigéria, la Jamaïque, le Népal, le Bangladesh, la Thaïlande, les Philippines…
Sa composition :
Si cultiver le gingembre officinal sous nos climats ne peut se faire qu’en pot, une autre espèce de gingembre, connue seulement des passionnés de plantes, est adoptable dans nos jardins : c’est Zingiber mioga. Pratiquement rustique, il supporte jusqu’à -15 °C. Particulièrement apprécié au Japon – on le trouve sur tous les marchés –, ce gingembre produit une racine jaune assez fine, aux notes de bergamote. Très douce, elle s’emploie, toujours fraîche, dans les salades, ou cuite, coupée en gros tronçons. Le goût rappelle le gingembre, sans la saveur piquante. On déguste aussi ses jeunes pousses et ses boutons floraux.
Cette plante tropicale, en principe, ne se cultive pas sous nos climats, mais les amateurs ne se laissent pas arrêter pour si peu : il est possible d'en faire pousser en pot !
Prenez un contenant profond de 30 ou 35 cm de diamètre ou de côté, et installez-le dans un endroit très lumineux où la température oscille entre 20 et 25 °C en permanence.
La meilleure époque de plantation est en fin d'hiver, en février mars, mais vous pouvez tenter la culture à n'importe quel moment.
Une autre technique consiste à placer le rhizome trempant dans l'eau de moitié, afin qu'il fasse ses racines dans le liquide. Il est bon à mettre en terre quand les racines sont bien formées et les pousses sorties.
Dans les régions où le thermomètre ne descend pas en dessous de -15 °C en hiver, choisissez un endroit ensoleillé et à l'abri des vents, en sol riche et drainé.
Installez le gingembre mioga en pleine terre entre mars et mai.
Le gingembre officinal, cultivé en intérieur, peut être attaqué par les cochenilles, à cause du confinement.
Le gingembre mioga, rustique, vit au jardin sans problème. À part un sol mal drainé qui pourrait favoriser le pourrissement du rhizome en hiver, cette plante ne risque aucune attaque.
Dans le pot, lorsque la tige jaunit, en fin d'automne, récoltez les rhizomes, tout en en laissant en terre pour la culture de l'année suivante.
Comptez environ 8 à 10 mois après la plantation.
Vous pouvez récolter les racines au bout de six mois, lorsqu'elles sont plus jeunes, légèrement citronnées, tendres, moins piquantes.
Pour profiter des vertus du gingembre officinal, il est conseillé de le consommer le plus frais possible. Il se conserve assez longtemps mais sa saveur diminue avec le temps pour gagner en piquant.
Cueillez les jeunes pousses et les fleurs du gingembre mioga planté au jardin dès leur apparition, et les rhizomes à l'automne, lorsque le feuillage sèche.
Les rhizomes, jeunes pousses et fleurs du gingembre mioga se dégustent frais, se conservant au maximum 3 ou 4 jours au réfrigérateur.
Damien Boilley/CC BY 2.0/Flickr
En automne, lors de la récolte.
Entreposez le pot, avec les tubercules du gingembre officinal restants après la récolte, en local frais et sombre, pour qu’ils rentrent en dormance. Ils seront remis en végétation en février mars, avec un apport de compost et des arrosages réguliers. Vous pouvez aussi tout récolter, et repartir en fin d’hiver avec un nouveau rhizome acheté dans un magasin bio
Si vous souhaitez fragmenter ces rhizomes pour planter plusieurs pieds, veillez à ce qu’au moins un bourgeon soit présent sur le fragment en question.
Pour diviser le gingembre mioga, sortez la souche à la fourche bêche, et replantez chaque tubercule en terre, ou en pot en attendant de leur trouver la place définitive au jardin.
Contrairement à la majorité des végétaux, le gingembre a perdu la faculté de se reproduire par graines, signe que la plante est domestiquée depuis fort longtemps et ne se multiplie que par le rhizome.
Le gingembre du commerce est donc constitué de clones nés d’une poignée de cultivars très anciens, datant peut-être des débuts de l’agriculture, il y a plus de 10 000 ans… Ces cultivars sont résistants aux maladies et insectes, puisqu’ils ont pu traverser les millénaires.
Écologiquement, c’est une plante idéale, puisque sa production exige peu de fongicide ou de pesticide, sauf lorsque les conditions de culture sont inadéquates. Pour le particulier, en cultiver quelques pieds est donc sans souci.
Il y a long à raconter, puisqu'on a retrouvé trace du gingembre dans des manuscrits et écrits chinois et indiens datant de plus de 3 500 ans, tout en estimant que son usage remonte à plus de 5 000 ans. C'est l'une des bases de la médecine traditionnelle indienne, la médecine ayurvédique, et de la médecine chinoise.
De nombreuses civilisations l'adoptèrent : les Grecs, les Romains… Comme beaucoup d'autres épices, le gingembre était employé dans le processus de momification en Égypte Ancienne.
Il fut l'une des toutes premières épices à être importée le long du bassin méditerranéen, lors de transactions commerciales florissantes. Le gingembre officinal était appelé « zenj » par les marchands arabes, mot par lequel ils désignaient aussi les habitants de la côte est de l'Afrique, d'où le nom de « Zanzibar », où les Arabes allaient chercher le gingembre.
Au XVIe siècle, les Espagnols implantèrent le gingembre dans les Caraïbes et le cultivèrent intensivement, particulièrement en Jamaïque, afin d'alimenter les marchés européens. Ce sont d'ailleurs les Jamaïcains qui ont inventé et popularisé la fameuse bière de gingembre. Encore de nos jours, la Jamaïque compte parmi les principaux producteurs mondiaux.
En Occident, dès le Moyen Âge, on commence à évoquer, en plus de ses qualités gustatives, les vertus aphrodisiaques et médicinales du gingembre. Il coûtait alors très cher, servait de monnaie d'échange et était soumis à un impôt. Réservé aux classes sociales aisées, il était de tous les plats, sans oublier les boissons : le fameux hypocras ! Le vin, une vraie piquette, sucré et aromatisé d'épices, dont le gingembre, devenait buvable. Il servait aussi à masquer les odeurs fortes de la nourriture, comme dans le pain d'épices, gâteau créé aux XVI et XVIIe siècle car la farine était rance.
Au XVIIIe siècle, il tomba dans l'oubli, pour revenir en force sur nos tables au XXe siècle !
De nos jours, aux Philippines, au même titre que le ginseng, il est censé éloigner les mauvais esprits.
Un peu d'étymologie : le mot « gingembre » est dérivé du sanskrit shringavera, qui signifie « en forme du bois du cerf ». De là sont apparus le grec ziggiberis et le latin zingiber, puis « gingibre » en français, et finalement « gingembre », qui apparaît pour la première fois en 1256 dans un ouvrage écrit. Il est appelé Shen Fiang en Chine.
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